Génération Instagram : Un photographe professionnel dans vos bagages

Ombre solaire, ballon multisports, journal de voyage … et perche à selfie ! Les globe-trotters de la génération Instagram tiennent à immortaliser le moindre détail de leurs péripéties vacancières, du simple billet d’avion à la traditionnelle « moue » du retour. Une moue qui sera rapidement mâtée par une cure de « like » et de commentaires flatteurs de la part de la famille, des amis, et des autres. Pour le vacancier de la génération Y, un séjour réussi est un séjour qui en met plein la vue à ses followers, et cela passe, fatalement, par un appareil photo de premier choix, une maîtrise des effets de retouche et la multiplication des « cheese » jusqu’à en perdre haleine. Du pain béni pour les Marketers, qui ne tarderont pas outre mesure à se positionner sur un marché qui pèse. Décryptage…

Pour « en mettre plein la vue »

Selon un article récent du Guardian (1er septembre 2015), de nombreux tour opérateurs nord-américains ont étoffé leur offre de manière à surfer sur ce trend prometteur. Outre les billets d’avions, les chambres d’hôtel et les activités in situ, les vacanciers ont désormais la possibilité de se faire accompagner par un photographe professionnel, gage d’une série de clichés tout droit sortis d’un Vanity Fair estival. Nul besoin d’une campagne publicitaire démesurée pour attirer les clients potentiels, et ça, les agences de voyage l’ont compris. A l’image du slogan adopté par El Camino Travels, la phrase d’accroche se résume généralement à une allusion directe au « carton que feront vos photos sur les réseaux sociaux », ou encore à « la vague d’envieux que provoquera votre séjour ». Rien que ça !

Une logique commerciale implacable

On pourrait croire que cette incursion mercatique ne séduit qu’une poignée de voyageurs à l’égo boursouflé, mais El Camino Travels assure qu’un engouement inopiné a marqué le lancement de son offre sur les destinations d’Amérique Centrale. Dans des décors paradisiaques, les vacanciers n’ont plus à se soucier du cadrage, de l’exposition ou du retardateur… Le photographe-voyageur s’occupera de « shooter » vos plongeons acrobatiques et vos instants romantiques. De nos jours, un séjour non documenté est un séjour « qui n’existe pas », selon Valérie Lopez de Shoot My Travel. Un constat pertinent, confirmé par les conclusions de l’étude menée par la Future Foundation, spécialisée dans les tendances numériques. « Environ un Britannique sur trois aimerait ressembler à son double numérique ». Jusqu’à l’écriture de ces lignes, aucune agence française n’a encore surfé sur la vague, mais pour Stéphanie Di Mattia, directrice de développement chez Bolero, « cela ne saurait tarder ». Nous voilà prévenus.

 

Crédit photo : gotimeshare